Albert II devenu prince souverain, après trois jours de festivités Les cérémonies d'intronisation d'Albert II de Monaco se sont achevées samedi, jour de la fête nationale, par une messe pontificale célébrée en l'honneur du prince, entouré de sa famille et des représentants d'une quinzaine de délégations étrangères, mais sans têtes couronnées.
Peu avant 10h00, 800 invités, triés sur le volet, avaient pris place dans la cathédrale en pierres blanches, située sur le Rocher, au
de la vieille ville, non loin du palais princier.
Dans l'assistance, seuls deux chefs d'Etat étaient présents, le président de la République islandais Ólafur Ragnar Grímsson et les deux capitaines régents de la République de Saint-Marin, aux côtés de princes et princesses héritiers des principales familles royales européennes, hormis celle d'Espagne, en froid avec la principauté. Le ministre de la Justice, Pascal Clément, représentait la France.
Contrairement aux funérailles de Rainier III, père d'Albert, le 15 avril, auxquelles avaient pris part une soixantaine de délégations dont plusieurs monarques en exercice, aucune tête couronnée n'assistait cette fois aux festivités. Veste noire à galons dorés, pantalon bleu à bandes rouges inspiré de l'uniforme des carabiniers, gants blancs à la main, Albert II portait pour la première fois son uniforme de prince, mais n'a pas souhaité arborer l'épée, contrairement à ses prédécesseurs.
Le souverain, suivi de ses soeurs Stéphanie et Caroline, du mari de cette dernière, le prince Ernst August de Hanovre, de la princesse Antoinette, soeur de Rainier, s'est placé au côté des siens, à droite de l'autel, sous un dais blanc brodé du monogramme princier : un double A entrelacé. Face à eux, se sont installés les trois enfants de Caroline : Andréa et Pierre Casiraghi, costume sombre, Charlotte Casiraghi, tailleur et petite toque blancs.
L'archevêque de Monaco, Mgr Bernard Barsi, a souhaité "prospérité, paix, bonheur" au règne du nouveau souverain.
Précédée d'une messe de Schubert, d'une cantate de Bach, le Te deum de Mozart a fait couler les larmes de Caroline et Stéphanie, à quelques mètres du déambulatoire de l'abside où reposent leurs parents, le prince Rainier, décédé le 6 avril, ainsi que son épouse, la princesse Grace, morte en 1982 dans un accident de voiture.
Vendredi, dans une interview à Europe 1, Albert II avait confié combien la figure de Rainier et de Grace l'accompagnerait au cours de cette cérémonie et notamment le souvenir d'un cadeau de sa mère: "une plaque métallique sur laquelle elle avait fait graver un poème de Rudyard Kipling : +tu seras un homme mon fils+".
Les applaudissements de l'assistance, événement inhabituel dans une église, ont accompagné la sortie du nouveau souverain, ponctuée de coups de canon et de volées de cloches.
Tandis qu'une partie des invités gagnait à pied la place du palais, les voitures noires du cortège princier ont rejoint la résidence des souverains monégasques devant laquelle près de 2.000 résidents et citoyens de la principauté patientaient.
L'hymne monégasque entonné par la fanfare des carabiniers et fredonné par la famille princière, installée à la fenêtre du palais, a marqué le début de la revue des troupes, conduite par le prince Albert.
Sous un frais
, une page de l'histoire des Grimaldi s'est ensuite tournée : l'étendard du prince Rainier a reçu pour l'ultime fois les honneurs de la foule, bientôt remplacé par celui d'Albert II, remis à la compagnie des carabiniers.
Installé auprès des siens, Albert II a salué l'assistance, noyée dans les drapeaux rouge et blanc, recevant en retour les acclamations et les "hourras" des habitants de ce micro-Etat de 2km2 et de 32.000 âmes.
Pour les Monégasques, la cérémonie s'est arrêtée là. Une longue soirée de gala, marquée par la représentation de l'opéra de Rossini, "Le voyage à Reims", attendait encore les personnalités conviées aux festivités, d'un coût évalué à 2 millions d'euros par certains observateurs.
Prince souverain depuis la mort de son père qui a régné 56 ans, Albert II a été officiellement intronisé au cours de trois jours de manifestations entamées jeudi.
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