Grand prix d'Europe au Nurburgring - 7 mai 2006

Schumacher, maître tacticien

Auteur d'un sans-faute, Michael Schumacher a remporté dimanche au Nürburgring sa deuxième victoire de la saison. L'Allemand devance Fernando Alonso, qui était pourtant parti en pole position: le Baron Rouge a pris l'avantage à la faveur des ravitaillements. Avec la 3e place de Felipe Massa, Ferrari confirme le retour au premier plan amorcé à Imola. Rapide en fin de course, Räikkönen termine quatrième. Barrichello, Fisichella, Rosberg et Villeneuve entrent dans les points. Montagny, lui, a dû abandonner.


Et de deux succès de rang pour Schumacher !

Beau joueur, Flavio Briatore a félicité Jean Todt juste après l'arrivée. Car Ferrari a battu Renault avec ses propres armes: les ravitaillements. Les stratégies de course, c'est un domaine où l'écurie au losange excelle. Mais cette fois-ci, la Scuderia a su jouer la bonne carte. Elle a permis à Michael Schumacher de s'imposer, sans qu'il ait besoin de dépasser Fernando Alonso sur la piste. Grâce à ce deuxième succès consécutif, le Baron Rouge revient à 13 points de son rival espagnol au championnat.

Le scénario, finalement, a été limpide. Profitant bien de sa pole position, Alonso n'a eu aucun mal à virer en tête. Mais Michael Schumacher est resté collé à ses basques. "Je pensais que je pourrais mieux contrôler la situation", reconnaît le champion du monde en titre. "Fer" ravitaille une première fois au 17e tour, Schumi rentre une boucle plus tard. Lorsque le pilote Ferrari ressort des stands, Alonso vient tout juste de lui passer sous le nez. Sur la passerelle de commandement de Renault, Flavio Briatore est soulagé, on le voit agiter le poing.

Les quatre tours qui ont fait la différence

Le Baron Rouge est toujours derrière, mais ne se décourage pas pour autant. "Même lorsque Fernando a augmenté le rythme, j'ai réussi à gagner du temps", explique-t-il. Les deux hommes sont au maximum, et ne cessent de s'échanger les meilleurs tours en course. Alonso passe à la pompe dans la 38e boucle. Le pilote Ferrari a alors la piste libre. Il enchaîne quatre tours à une cadence d'enfer (fixant au passage le meilleur tour définitif en 1'32''099 dans le 39e) pour finalement rentrer au 41e passage. Lorsqu'il repart, il a plus de 5'' d'avance sur le natif d'Oviedo. Simple, mais imparable.

Dès lors, la messe était dite. "J'ai attaqué pendant trois ou quatre tours, puis on m'a rappelé que dans une semaine, on court à Barcelone. J'ai donc préféré assurer", conclut Alonso qui se déclare satisfait des 8 points qu'il récolte. Dans les derniers tours, l'Espagnol a même vu Felipe Massa revenir dans son sillage. Le Brésilien n'a pas pu porter d'attaque, mais a plutôt dû déployer de gros efforts pour contenir Kimi Räikkönen. Il termine néanmoins sur le podium et prouve au passage que la victoire de Ferrari à Imola n'était pas un feu de paille. Au Nürburgring, la 248-F1 a fait jeu égal avec la Renault R26.

Fisichella sauve les meubles

Pour McLaren-Mercesdes, en revanche, la situation n'est pas vraiment rose. Cinquième sur la grille, Räikkönen a pris le dessus sur Rubens Barrichello pour terminer quatrième. S'il a pu mettre la pression sur Massa, il ne l'a pas dépassé. Quant à Montoya, il a beaucoup lutté, réussissant notamment un beau dépassement sur Fisichella au 5e tour. Mais il a finalement abandonné à 7 boucles de l'arrivée, alors qu'il pointait en 9e position. Visiblement, la MP4-21 n'est pas aussi compétitive que la MP4-20 de l'an passé.

Auteur d'une course sage, Rubens Barrichello se classe 5e et obtient donc son meilleur résultat depuis son arrivée chez Honda. Pour une fois, il est mieux loti que son coéquipier Button, dont le moteur a lâché au 29e tour. Rubinho devance d'un souffle Giancarlo Fisichella, qui a sauvé les meubles après son samedi mouvementé. Treizième en qualifications, l'Italien avait regagné deux places sur la grille du fait des changements de moteur effectués sur les deux Williams. Sa stratégie a bien fonctionné, lui permettant de remonter au 6e rang, juste devant un très efficace Nico Rosberg (dernier au départ, 7e à l'arrivée) et Jacques Villeneuve.

En queue de peloton, Franck Montagny n'aura pas pu aller au bout de son premier Grand Prix. Il n'empêche, jusqu'à son abandon au 30e tour, le Français était proche de son coéquipier Takuma Sato, comme il l'a été pendant tout le week-end...

Pour Sports.fr