Le 2 août 2005 - 23:48 - matinternet : L'écrasement d'un avion d'Air France à Toronto n'a fait aucune victime
Presse Canadienne
Plus de 300 personnes ont échappé à la mort, mardi après-midi, lorsqu'un avion Airbus 340 de la compagnie Air France a pris feu lors d'un atterrissage raté en plein
à l'aéroport international Pearson de Toronto.
Seulement 24 des 297 passagers et 12 membres d'équipage à bord du vol 358 depuis Paris ont subi des blessures - mineures dans la plupart des cas, ont indiqué les autorités.
"Nous sommes très satisfaits de constater qu'il n'y a eu aucun blessé grave", a déclaré Steve Shaw, un porte-parole de l'Autorité aéroportuaire du Grand Toronto, organisme qui gère l'aéroport international.
Plusieurs passagers, dont l'un des copilotes, ont réussi à sortir de l'appareil quelques instants après qu'il eut dérapé sur la piste d'atterrissage. Certains se sont rendus sur l'accotement de l'autoroute 401, la route la plus achalandée au Canada, afin d'attirer l'attention d'automobilistes, a déclaré le sergent Glyn Griffiths, de la police de Peel.
"Nous avons retrouvé le copilote sur l'autoroute 401", a précisé M. Griffiths.
Tout le monde à bord de l'Airbus 340, qui peut transporter jusqu'à 350 passagers, a pu quitter l'avion avant qu'il ne prenne feu.
"Les passagers auraient été évacués avant que l'incendie ne se déclare, mais il s'agit là d'un rapport non confirmé", a affirmé M. Shaw.
Plusieurs hôpitaux de la région torontoise étaient en état d'alerte, se préparant à un nombre très important de blessés. Un bébé de neuf mois a été transporté à l'Hôpital pour enfants malades de Toronto, mais on ignorait la gravité de ses blessures.
Quelques minutes après l'écrasement de l'avion au bout de la piste d'atterrissage, survenu à 16h03 au milieu d'éclairs et d'une pluie battante, on pouvait voir des flammes et de la fumée noire surgir du fuselage brisé de l'avion.
De la fumée noire tournoyait au loin, bloquant la vue des automobilistes. Même à plusieurs kilomètres de l'avion, on sentait l'odeur âcre du carburant consumé par les flammes.
"Nous avons tout simplement couru comme des fous, a déclaré le passager Roel Bramar. J'ai été le deuxième à quitter l'avion et tout le monde courait. Il était plein. Complètement plein."
M. Bramar a affirmé avoir vu un éclair dans le ciel au moment où l'avion avait amorcé sa descente.
"Juste au moment où nous avons atterri, les lumières se sont éteintes, ce qui n'arrive que très rarement, a-t-il dit. Le capitaine voulait atterrir le plus rapidement possible."
Glenn Schiller, qui était à bord d'un avion qui avait déjà atterri, a assisté à la scène.
"En regardant par la fenêtre à l'arrière de mon avion, j'ai vu un gros tourbillon de fumée noire et dense s'élever, a déclaré M. Schiller à la station de télé torontoise CP24. A quelques milliers de mètres, des véhicules de secours s'amenaient à toute vitesse sur la piste d'atterrissage."
Selon M. Schiller, le pilote de son appareil a dit aux passagers qu'il y avait eu "un incident à l'atterrissage".
"A ce moment-là, il pleuvait très fort, presque à l'horizontale, a dit M. Schiller. C'était vraiment furieux comme
."
Les orages peuvent engendrer des cisaillements du vent, c'est-à-dire des courants d'air qui peuvent pousser un appareil vers le sol durant le décollage ou l'atterrissage.
La police a fait savoir que l'avion tentait d'atterrir lorsqu'il s'est retrouvé en difficultés sous la pluie battante. Des éclairs ont également été vus à proximité de l'aéroport.
Au moins neuf appareils qui devaient atterrir à Pearson ont été redirigés vers d'autres aéroports à Hamilton, Ottawa et Montréal, ont annoncé les autorités.
L'accident le plus grave survenu à Pearson, l'aéroport le plus achalandé au Canada, date d'il y a plus de 30 ans. En 1970, un DC-8 d'Air Canada qui se rendait de Montréal à Los Angeles s'est écrasé au nord de l'aéroport. Les 109 personnes à bord avaient perdu la vie.
Le dernier avion gros porteur à s'être écrasé en Amérique du Nord était un appareil d'American Airlines, le 12 novembre 2001. L'appareil du vol 587 avait alors perdu une partie de sa queue et s'était écrasé dans un quartier de la ville de New York, tuant 265 personnes.
Selon la compagnie Airbus, c'est le premier incident impliquant un A340 depuis son lancement, en 1992.
Déclarations recueillies après que le vol AF358 ait quitté la piste et pris feu mardi à l'Aéroport international Pearson de Toronto:
"Tout le monde courait comme des fous, juste au cas où une explosion surviendrait." - Roel Bramar, un des premiers passagers à être sorti de l'appareil.
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"Toutes les lumières étaient éteintes, et l'avion roulait très, très vite et puis nous avons quitté la piste d'atterrissage. Nous étions dans le ravin et il y avait beaucoup de flammes." - William Olivier Dubos, un passager.
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"L'appareil est très endommagé." - Steve Shaw, vice-président affaires corporatives pour l'Autorité portuaire de Toronto.