6 juillet 2005 (AFP)
Londres a été désignée par le CIO pour organiser les jeux Olympiques d'été 2012, battant en finale au quatrième tour de scrutin, par 54 voix contre 50, l'autre favorite, Paris, mercredi à Singapour, après les éliminations successives de Moscou, de New York et de Madrid. La capitale française reste sur deux échecs, les Jeux de 1992 (attribués à Barcelone) et de 2008 (attribués à Pékin).
Réunis à Trafalgar Square, en plein
de la ville, plus de 10.000 Londoniens ont accueilli par des cris de joie l'annonce de la nomination de Londres.
Cette victoire est "un jour historique" et je suis "ravi", a déclaré le Premier ministre britannique Tony Blair, promettant également des Jeux "formidables" à Londres en 2012.
La capitale britannique sera ainsi la première ville au monde à organiser des Jeux d'été pour la troisième fois, après 1908 et 1948.
Le président français Jacques Chirac, qui avait défendu la candidature de Paris devant le CIO mercredi matin à Singapour, a souhaité "bonne chance et pleine réussite aux autorités et au peuple britanniques dans l'organisation des Jeux de la XXXe Olympiade".
Les Parisiens ont cependant eu du mal à dissimuler une certaine amertume, estimant à demi-mot que la campagne de Londres avait été très agressive et avait dépassé certaines limites du lobbying. "J'ai été chaleureux avec mon ami Ken Livingstone, le maire de Londres, a ainsi déclaré le maire de Paris Bertrand Delanoë, je n'ai pas été aussi affectueux avec tous les promoteurs de la candidature de Londres parce que je ne suis pas sûr qu'on ait livré cette compétition exactement avec les mêmes instruments, le même état d'esprit".
A Paris, devant l'Hôtel de Ville, c'est une immense clameur de dépit ainsi que des huées, poussées par des milliers de supporteurs survoltés réunis devant des écrans géants, qui se sont élevées à l'annonce du choix du CIO.
Les dernières heures de campagne avaient été éprouvantes, avec des piques et attaques de la part des deux favoris. Le président Jacques Chirac et le Premier ministre Tony Blair, tous deux venus à Singapour, avaient dû replacer l'enjeu à sa place, celle d'une compétition sportive.
Selon les règles édictées par la commission d'éthique du CIO, les villes candidates sont tenues de s'abstenir de critiquer leurs rivales.
Difficile de savoir ce qui a fait la différence. Les membres du CIO avaient-ils leur vote prêt avant le grand oral de mercredi ou bien les présentations flamboyantes tant de Paris, avec l'impact du film de Luc Besson et un président Chirac très "olympique", que de Londres, avec un Sebastian Coe séducteur et pédagogue, ont-elles emporté la décision? Certains observateurs soulignaient toutefois que le discours de Coe avait produit forte impression sur bon nombre de cardinaux du CIO.
Les deux villes étaient données favorites depuis un certain temps et le CIO a préféré l'appel à la jeunesse lancé par Londres, avec des Jeux organisés dans un grand parc olympique, à la fidélité à l'olympisme et aux Jeux ancrés dans la ville proposés par Paris.
Londres, "la ville où se parlent 200 langues", veut que sa diversité serve la magie des Jeux, avait expliqué l'ex-athlète Sebastian Coe, président de Londres-2012, en ouvrant sa présentation devant le CIO.
Coe avait insisté sur l'expérience "magique, électrisante, énergisante" que doivent être les Jeux "pour la jeunesse du monde entier" et assuré que Londres préparait des sites de qualité, réalisés en collaboration étroite avec la commission des athlètes.
La plupart sont accessibles à pied depuis les lieux d'hébergement et neuf d'entre eux à seulement sept minutes du centre de Londres.
"La France de Pierre de Coubertin est prête à recevoir la flamme olympique", avait pourtant annoncé mercredi matin le président Jacques Chirac. "La France, avait ajouté le président, est profondément attachée aux valeurs de l'olympisme. Ces valeurs de paix, de partage, de respect, d'amitié, de dialogue entre les peuples et entre les cultures. Des valeurs qui sont aussi les siennes".
Cela n'a pas suffi.