Boonen partira favoriDeux stars se partageront la vedette de la 104e édition de Paris-Roubaix qui compte sur Tom Boonen, grand favori, et la trouée d'Arenberg, de retour sur le parcours, pour nourrir un peu plus la légende de cette classique cycliste de tous les excès.
Sept jours après la démonstration de Boonen dans le Tour des Flandres, ses adversaires misent sans trop y croire sur une baisse de régime du champion du monde. A Gand-Wevelgem, mercredi, le phénomène des classiques a surtout pensé à récupérer. J'étais encore un peu fatigué, a-t-il expliqué avec un grand sourire. Je ne suis pas un robot mais ce sera différent dimanche.
D'autant que le jeune Flandrien (25 ans) serait le premier, en cas de succès, à réaliser à deux reprises et deux années de suite, le rare doublé Tour des Flandres/Paris-Roubaix, les deux grandes classiques du Nord.
Sur les pavés français, Boonen joue quasiment à domicile. Il a brillé dès sa première participation en 2002 (3e), il a confirmé par la suite. Avec l'appui d'une équipe qui connaît tous les secrets de la course. Depuis 1995, Patrick Lefevere, manager de Quick Step, a vu à huit reprises l'un de ses coureurs triompher. Cette année encore, la formation Quick Step dispose d'une alternative à Boonen en la personne de Filippo Pozzato, l'élégant vainqueur de Milan-Sanremo le mois dernier. C'est l'ambitieux Italien qui avait dynamité la course l'an passé sur le secteur de Wandignies, preuve de son aptitude à franchir les pavés.
Une autre équipe (Discovery Channel), dirigée par un ancien vainqueur de l'épreuve (Dirk DeMol), aligne elle aussi un duo de sérieux prétendants. George Hincapie, qui rêve depuis longtemps de devenir le premier Américain à s'imposer sur le vélodrome roubaisien, est épaulé par Leif Hoste, en excellente condition actuellement (2e du Tour des Flandres).
Le groupe américain, amoindri toutefois par les blessures (Hammond, Van Heeswijk), semble mieux armé que l'autre équipe belge du ProTour, Davitamon, réduite à placer l'essentiel de ses espoirs en Peter Van Petegem (36 ans). Mais le Flandrien, quatrième du Tour des Flandres et soumis à la pression des résultats.
La fierté des pavés D'autres habitués des pavés gardent espoir dans une course aussi aléatoire, ouverte aux plus déterminés. Expérimentés (Wesemann, Van Bon, Hoj, Michaelsen) ou plus jeunes, la catégorie du Suisse Fabian Cancellara (4e en 2004) et de l'Espagnol Juan Antonio Flecha (3e en 2005), deux solides attaquants dont la puissance s'exprime à merveille sur des pavés qu'ils ont appris à apprécier.
Telle est la magie de la course qui provoque tantôt la répulsion, le plus souvent auprès des coureurs de grands tours, tantôt la fascination. Le Norvégien Thor Hushovd, victorieux mercredi à Wevelgem, s'est juré de gagner un jour la "reine des classiques". Neuvième l'an passé, le Viking est tout prêt à tirer parti des évènements comme l'Italien Alessandro Ballan et l'Allemand Andreas Klier.
Sur les pavés (52,7 km cette année), les surprises existent (DeMol en 1988) surtout si la météo chamboule les prévisions et si, plus rarement, les favoris s'observent. C'est l'espoir des Français qui ont pris l'habitude de se surpasser (Guesdon, Brard) sur ces sentes d'une époque révolue, au devenir longtemps incertain.
Mais, à l'exemple du lieu symbolique d'Arenberg, de retour sur le parcours de 259 kilomètres, le Nord a retrouvé la fierté de ses pavés. La mythique trouée, jadis sinistre, a été rénovée. Elle a gardé cependant sa maudite âpreté. ( D'après BELGA)