Bush brandit de nouveau la menace terroriste :suspect:
Le président américain, George W. Bush, a dressé un bilan positif de la guerre antiterroriste, lors d'un discours sur le sujet prononcé à Washington jeudi, à la tribune du National Endowment for Democracy, une fondation nationale pour la démocratie.
« Au total, les États-Unis et leurs partenaires ont déjoué au moins 10 tentatives sérieuses d'attentats par Al-Qaïda depuis le 11 septembre [2001], dont trois projets d'attentats aux États-Unis », a-t-il déclaré.
Selon lui, au moins cinq autres complots d'Al-Qaïda pour identifier des cibles aux États-Unis ou infiltrer des agents ont aussi avorté.
Il n'a pas apporté de précisions pour étayer ses affirmations, mais son porte-parole, Scott McClellan, a apporté des détails.
Il a cité les cas de José Padilla et de Iyman Faris, deux hommes arrêtés aux États-Unis et accusés d'avoir projeté d'y commettre des attentats. Faris a été condamné à 20 ans de prison en 2003.
Figurent également des tentatives de détourner des avions, à la mi-2002, pour les faire écraser sur la côte ouest des États-Unis, comme cela avait été le cas à New York et Washington le 11 septembre 2001. Selon la Maison-Blanche, un projet d'attentats similaires visant à nouveau la côte est américaine a aussi été déjoué à la mi-2003.
À l'étranger, Washington fait état de projets d'attentats déjoués en 2004 en Grande-Bretagne visant des cibles multiples, un projet d'attentat à Karachi, au Pakistan, en 2003, un autre visant des navires en mer d'Arabie et dans le détroit d'Ormuz en 2002, ainsi qu'un site touristique hors des États-Unis en 2003.
À la défense de l'occupation de l'Irak
Confronté à de mauvais sondages et au test crucial du référendum sur la nouvelle Constitution irakienne, le 15 octobre prochain, M. Bush s'est aussi porté à la défense de sa politique en Irak. Il a martelé que la guerre engagée par les États-Unis n'avait pas renforcé le terrorisme.
Les extrémistes ont toujours une bonne raison pour justifier leurs actions, a-t-il plaidé, qu'il s'agisse de la présence israélienne dans les territoires palestiniens ou les croisades chrétiennes d'il y a 1000 ans.
Il a répété sa promesse de ne pas reculer devant les réseaux terroristes et de remporter la victoire contre eux.
« Les terroristes considèrent l'Irak comme le front central de la guerre contre l'humanité, a-t-il lancé. Et nous devons reconnaître l'Irak comme le front central de notre lutte contre le terrorisme. »
Il a aussi accusé des organisations caritatives corrompues de financer des activités terroristes. Il a aussi dénoncé des pays comme la Syrie ou l'Iran, des « alliés de circonstance » du terrorisme, selon lui.
L'Afghanistan et l'Irak, un ordre de Dieu?
Par ailleurs, la BBC affirme que M. Bush a confié, en juin 2003, que c'était sur l'ordre de Dieu qu'il avait envoyé son armée envahir l'Afghanistan, puis l'Irak.
La chaîne publique britannique se base sur le témoignage de l'ancien ministre palestinien des Affaires étrangères, Nabil Chaath, pour un documentaire sur le Moyen-Orient. M. Bush aurait tenu ces propos lors d'une rencontre à Charm el-Cheikh, en Égypte, avec l'actuel président palestinien Mahmoud Abbas, alors premier ministre, et M. Chaath.
« Je me suis vu confier une mission par Dieu, aurait déclaré M. Bush. Dieu m'a dit: "George, va combattre ces terroristes en Afghanistan". Et je l'ai fait. Et puis Dieu m'a dit: "George va mettre fin à la tyrannie en Irak". Et je l'ai fait. »Toujours d'après le récit de M. Chaath, le président des États-Unis aurait ajouté: « Et de nouveau, maintenant, je sens le verbe de Dieu venir en moi: "Va donner aux Palestiniens leur État et aux Israéliens leur sécurité, et fais la paix au Moyen-Orient." Et Dieu m'est témoin que je vais le faire ! »
De son côté, Mahmoud Abbas se souvient des propos, mais les rapporte de façon moins messianique. Selon lui, M. Bush aurait seulement déclaré avoir « une obligation morale et religieuse. Donc je vais vous obtenir un État palestinien. »
La Maison-Blanche s'est refusée à commenter ce qu'elle a présenté comme une conversation privée.
Le documentaire de la BBC, qui traite des efforts de paix au Proche-Orient depuis la fin de la présidence de Bill Clinton, sera diffusé en trois volets à compter du 10 octobre.