La bataille de la Somme La bataille de la Somme
L'année 1916 fut celle de la bataille de la Somme. Au début de l'année les deux grandes armées qui s'opposaient restaient confinées dans une ligne de tranchées qui s'étendaient sur une distance de 966 kilomètres à partir de la côte belge, traversant la France, jusqu'au frontières de la Suisse. C'est là que des hommes s'affrontèrent dans la pourriture qui jonchait la zone neutre (No Man's Land) et dûrent faire face aux pénibles réalités que sont la saleté, la maladie et la mort.
Bien que la guerre de tranchées convînt essentiellement à la défensive, les deux armées s'en tenaient aux méthodes conventionnelles et démodées et envoyaient l'infanterie attaquer de front les positions ennemies. Les assauts redoublés ne parvenant pas à percer les lignes ennemies, les pertes augmentaient à une vitesse effarante et le front occidental s'enlisait dans un bain de sang.
En 1916, les Alliés adoptèrent comme stratégies le lancement d'offensives simultanées sur les fronts occidental, oriental et italien. Pour le premier, on décida que Français et Britanniques mèneraient vers le milieu de l'année une offensive conjointe dans la région de la Somme.
Le commandant en chef des armées allemandes allait cependant déjouer les plans des Alliés en frappant le premier en février. Il décida d'attaquer la ville fortifiée de Verdun, estimant -et il vit juste- qu'elle présentait une telle importance stratégique pour la France que celle-ci la défendrait jusqu'au dernier homme. Il tenterait d'attirer les troupes françaises dans l'étroit et dangereux saillant, de les anéantir à coup d'artillerie et de saigner ainsi la France à blanc. Le 21 février, les Allemands déclenchaient leur offensive et, pendant plusieurs mois, les soldats des deux camps allaient s'affronter et les obus pleuvoir dans un cauchemar de mort qui coûterait cher aussi à l'armée allemande. Le sort de la France dépendant de Verdun, sa chute devenait dès lors une question de prestige pour les troupes allemandes. Les combats cessèrent à Noël;
800 000 hommes étaient morts dans cette guerre d'usure.
Au plus fort de l'holocauste, les Français pressèrent sir Douglas Haig, le nouveau commandant des forces britanniques, de déclencher au plus vite l'offensive de la Somme afin de relâcher la pression allemande sur Verdun. L'armée française ayant été décimée à Verdun, tout le fardeau de l'effort de guerre reposait dès lors sur les épaules britanniques.
On prépara soigneusement la campagne en mobilisant un maximum de troupes et d'armes. La stratégie était la même; le tout était d'utiliser d'avantage d'hommes et de canons. À la fin de juin, tout était prêt pour la grande offensive et Haig comptait démenteler les défenses ennemies et ouvrir une brèche pour sa cavallerie qui parviendrait ensuite en rase campagne. Malheureusement pour lui, l'armée allemande informée depuis longtemps de l'offensive imminente, l'attendait de pied ferme, solidement retranchée le long de la crête de collines calcaires et puissamment armée.
Le Corps canadien n'arriva sur le front de la Somme qu'à la fin d'août, mais le 1st Newfoundland Regiment s'y trouvait dès le premier jour de l'offensive. Le régiment était l'un des quatre bataillons de la 88ième Brigade de la 29ième Division britannique. Les Terre-Neuviens étaient arrivés à Marseille en mars 1916, après avoir servi à Gallipoli et en Égypte et étaient entrés pour la première fois sur le front en France le 22 avril.
Le 1er juillet, 100 000 soldats dont les Terre-Neuviens émergèrent des tranchées en plein jour et montèrent à l'assaut, en ligne et coude à coude, à travers le No Man's Land déchiqueté de cratères. Alourdis par 30 kilos d'équipement, ils avancèrent lentement vers les canons allemands.
De leur position de départ dans la tranchée de soutien britannique, connue sous le nom de St. John's Road, les Terre-Neuviens durent franchir 230 mètres de terrain déblayé par le feu ennemi avant même d'atteindre leur propre première ligne. Alors qu'ils zigzaguaient le long des pistes préalablement aménagées dans le barbelés britanniques, ils subissaient des pertes de plus en plus lourdes. Les compagnies de tête qui pénétrèrent finalement dans le No Man's Land pouvaient, en regardant au bas d'une pente, voir pour la première fois les barbelés allemands qui se dressaient à 550 mètres ou plus à l'avant. C'était à se demander comment un homme pouvait demeurer en vie plus d'une minute dans ce feu d'enfer qui balayait les pentes exposées. Néanmoins, essayant le plus possible de rester en formation de parade, comme le prescrivait alors l'état-major général dans le cas d'un assaut d'infanterie, les rangs clairsemés continuaient d'avancer péniblement. À mi-chemin de la descente, un arbre isolé indiquait une zone où les obus ennemis étaient particulièrement meurtriers. Les restes tordus de «l'arbre du danger», comme on l'appelait, ont été préservés et demeurent toujours sur les lieux mêmes où tant de courageux Terre-Neuviens tombèrent en ce jour tragique de juillet.
Tout fut terminé en moins d'une demi-heure. L'officier commandant qui, d'une tranchée de soutien, avait observé la destruction de son régiment, signala au quartier général de la brigade que l'attaque avait échoué. Plus tard, le commandant de la Division devait écrire, à propos de l'effort des Terre-Neuviens: «Ce fut un magnifique exemple de la vaillance, fondée sur l'entraînement et la discipline; si leur assaut échoua, c'est que les morts ne peuvent pas avancer.»
Les pertes subies par l'armée britannique en ce premier jour de la bataille de la Somme s'élevèrent à 57 470, dont 19 240 furent mortelles. Aucune unité ne subit des pertes plus cruelles que le Newfoundland Regiment qui comptait 801 hommes au début du combat. Lorsqu'on fit le lendemain l'appel des survivants indemnes seulement 68 répondirent «présent». Les statistiques définitives révélant l'anéantissement presque total du bataillon furent les suivantes: 233 tués ou morts de leurs blessures, 386 blessés et 91 portés disparus. Tous les officiers qui participèrent à l'attaque furent tués ou blessés.
La bataille de la Somme se poursuivit sans relâche pendant cinq mois encore. Après s'être réorganisé à la suite des pertes tragiques de Beaumont-Hamel, le Newfoundland Regiment fut envoyé dans le nord afin de passer les semaines suivant es au saillant d'Ypres. Le régiment revint à la Somme en octobre où il se distingua une fois de plus lors d'une attaque alliée près du village de Gueudecourt.
Le Corps canadien prit également part aux combats à la Somme. Après leur campagne dans les Flandres, les Canadiens se joignirent à l'offensive de la Somme en août 1916. Au cours des mois qui suivirent, ils combattirent à plusieurs reprises et confirmèrent leur réputation de troupes de choc destructives mais seulement au prix de plus de 24 000 hommes.
La campagne de la Somme prit fin en novembre 1916. Ralenties par la boue, les forces alliées n'avaient gagné que dix kilomètres de terrain sur les défenseurs allemands. Il leur en coûta 600 000 vies.
Plus d'infos ici:http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_la_Somme
Carthographie des lieux de combatshttp://www.accueil.org/dossier_histoire/souvenir/circuit/index.html
Toute la bataille racontée par étapes, il s'agit d'un très bon dossier http://perso.orange.fr/grande.guerre/somme.html
La Bataille de la Somme en photos:http://www.1914-1918.fr/1914-1918-annee-1916/1916-bataille-Somme/index.html
La 1ère Guerre Mondiale en vidéo:http://www.vodeo.tv/5-30-386-Les-moissons-de-fer.html?PARTID=20