L'eau

Sécheresse: la vigilance s'impose dans certaines régions françaises





PARIS (AFP) - Les pluies de printemps ont pour l'heure évité le pire sur une partie du territoire, mais la France attaque l'été avec des sols déjà anormalement secs et des réserves comptées, selon le ministère de l'Ecologie qui appelle à la vigilance.



"Même si elle est pour l'heure moins tendue qu'en 2005, la situation pourra rester difficile cet été. Les risques de sécheresse sont loin d'être écartés", a souligné jeudi la ministre Nelly Olin, citant les situations "critiques" dans le bassin parisien, au sud de la Garonne et le long du Rhône jusque dans l'extrême sud-est.

Ses services ont insisté jeudi sur la récurrence, depuis trois ans, des épisodes de sécheresse: "Rien ne laisse penser que ça va changer", a noté Mme Olin.

Grâce aux pluies des trois derniers mois, la situation sur le terrain est globalement meilleure que l'an dernier à la même époque, mais le déficit pluviométrique atteint 25% à l'échelle nationale, a-t-elle indiqué.

Le manque de "pluies efficaces", celles qui tombées à l'automne et en hiver permettent la recharge des nappes souterraines, atteint 50 à 70% en Champagne-Ardenne, en Ile-de-France (notamment dans l'Oise), dans la région Centre et le long de l'axe Rhône-Alpes.

A l'est d'une ligne Le Havre-Chambéry, les précipitations ont été excédentaires, mais elles sont souvent intervenues trop tardivement -- de mars à mai -- pour pallier les déficits cumulés depuis trois ans. A cette époque, seule la végétation profite et les pluies évitent tout au plus de pomper dans les réserves souterraines pour irriguer.

En outre, les précipitations -- jusqu'à trois fois excédentaires en Artois Picardie -- sont restées très insuffisantes en Corse, dans l'extrême sud-est et sur le bassin versants de l'Adour (sud-ouest): selon le ministère, seules 10 à 20% des pluies attendues sont tombées sur le pourtour méditerranéen.

En revanche, des régions très éprouvées en 2005 comme l'Ouest, la façade atlantique ou le Languedoc-Roussillon connaissent une situation plus favorable cette année. Mais début juin, le débit des cours d'eau était généralement inférieur à la normale.

Selon le ministère, quinze départements avaient, au 15 juin, déjà pris des arrêtés limitant les usages de l'eau dont certains concernent l'irrigation, en région parisienne, dans le centre ouest (Charente, Vienne, Deux-Sèvres), ainsi que dans le sud-ouest (Gers, Tarn, Landes, Lot-et-Garonne notamment).

"Un été pluvieux permettrait au moins de limiter l'exploitation des réserves, mais pas de les refaire. En revanche, si l'été est sec, la situation sera très tendue début septembre", a prévenu la ministre.

Depuis trois ans, la France comme une bonne partie de l'Europe du sud enchaîne les épisodes de sécheresse, doublés en 2003 d'une canicule qui a amplifié l'évaporation naturelle.

"Si nous devions connaître une nouvelle canicule cet été, la situation ne ferait qu'empirer. On ne peut plus se contenter de gérer la sécheresse: il faut gérer la rareté de l'eau", a insisté Mme Olin.

Les campagnes de sensibilisation ont déjà permis de diminuer la consommation des Français de 1% par an, s'est-elle félicité. Les surfaces de maïs, grosses consommatrices d'eau en été, ont diminué de 20 à 25% en deux ans et même 40% localement en Poitou-Charente.

Parallèlement, des pratiques alternatives émergent: récupération des eaux de pluies, réutilisation des eaux usées, ou désalinisation comme à Belle-Ile (Morbihan).

J'ai de la chance, j'habite dans la partie avec un niveau d'eau supérieur a la normale et en plus il est en hausse. Bon courage aux autres car c'est dur de manquer d'eau !

Les océans du globe sous la haute surveillance des bouées et balises de CLS
Par Guy CLAVEL




TOULOUSE (AFP) - Océans et mers de la planète sont auscultés en permanence, des milliers d'animaux suivis dans leurs migrations, explorateurs et navigateurs localisés à chaque minute, grâce aux instruments satellitaires et aux milliers de balises de la société française CLS.

Filiale du Centre national d'études spatiales (Cnes), "Collecte Localisation Satellites" (CLS), basée dans la banlieue de Toulouse et qui célèbre son vingtième anniversaire, surveille à tout moment la santé de l'environnement maritime.

"L'environnement, c'est notre métier de tous les jours", souligne dans un entretien Christophe Vassal, directeur général de la société, qui emploie 280 personnes dans le monde. Outre l'observation des océans, CLS effectue le suivi de plus de 3.OOO animaux marins, terrestres ou oiseaux, ou encore précise la localisation d'aventuriers et de navigateurs équipés de balises Argos.

Courants marins, salinité de l'eau, vie des manchots, vol de l'albatros, nappe de pétrole... Peu d'éléments échappent aux experts de CLS, qui reçoivent et analysent chaque jour plus d'un million de données recueillies par près de 10.000 balises et par des appareils de mesure placés à bord de satellites.

"CLS est unique quand on combine l'ensemble de nos systèmes", se félicite Christophe Vassal. La société est en effet capable d'offrir trois types de services: la localisation et collecte de données environnementales in situ avec le système Argos, l'observation des océans à partir de l'espace - océanographie spatiale -, et la surveillance des océans par satellites radars pour détecter pêche illégale, dégazage en pleine mer...

Les observations in situ sont réalisées par des milliers de petites balises déployées à la surface de l'eau, sur des bouées dérivantes, des flotteurs sub-surface ou des bouées ancrées au fond des océans.

"Elles permettent en permanence d'envoyer des données environnementales qui servent ensuite à alimenter les modèles météo et climatiques", explique M. Vassal.

L'océanographie spatiale, quant à elle, utilise des instruments embarqués sur des satellites: altimètres, appareils de mesure de la température de surface des océans, de la quantité de plancton, de la turbidité, de la couleur de l'eau...

"La combinaison des mesures in situ et de l'observation spatiale permet d'alimenter les modèles qui permettront demain de prédire l'état de l'océan", souligne le directeur général de CLS.

En effet, "la prévision océanique en est à ses débuts, actuellement on ne peut pas prévoir températures ou courants à tel ou tel endroit dans huit jours". Or cela est capital pour la navigation, la pêche, la sécurité des plateformes pétrolières, la prévision climatique...

Le troisième secteur développé par CLS est la surveillance de la navigation par des radars embarqués sur satellites pour assurer la gestion durable des océans.

Ainsi, plus de 5.000 balises sont embarquées sur des bateaux de pêche dont la position est suivie heure par heure dans les zones qui leur sont autorisées. Dès que le radar satellitaire détecte un navire sans balise, sa position est donnée aux marines nationales et le contrevenant peut être arraisonné.

Les pays riverains des océans devront "être de plus en plus vigilants pour les conserver", affirme M. Vassal, et les outils pour en assurer la surveillance passent désormais par l'espace.

A quoi sert l'eau?

Voici un article publié par le Monde Diplomatique très intéressant sur la répartition de l'eau, carte à l'appui!!!
Bonne lecture
http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/aquoisertleau

Sécheresse: les experts s'inquiètent des menaces sur l'eau des montagnes
Par Emmanuel ANGLEYS



PARIS (AFP) - Réchauffement climatique, fonte des glaciers, pollution, explosion du tourisme hivernal, les experts s'inquiètent des menaces qui planent sur les réservoirs d'eau de la planète que sont les montagnes alors que la sécheresse est préoccupante en France.
L'eau descend des montagnes qui sont "les châteaux d'eau de la planète", ont souligné mardi les organisateurs du 2e congrès international sur l'eau en montagne qui se tiendra à Mégève du 20 au 23 septembre.

Elles reçoivent les précipitations et les stockent sous forme de neige ou de glace, dans ses lacs et ses réservoirs articificels, a fait remarquer Jean-François Donzier, Directeur général de l'Office international de l'eau (OIEau) et Secrétaire du Réseau international des organismes de bassin (Riob). Et elles jouent un rôle crucial dans l'irrigation des plaines.

Or les montagnes, sont très sensibles aux changements climatiques, et le recul des glaciers y est déjà très net.

L'augmentation prévisible des températures et la transformation de précipitations neigeuses en pluies, va modifier le ruissellement et le stockage d'eau en altitude et les débits restitués en été.

Et si le robinet des eaux de montagne se tarit, les conséquences seraient catastrophiques pour des régions entières en période de sécheresse.

Par exemple, même si seulement 11% du bassin du Rhin se trouve dans les Alpes, celles-ci en assurent 31% du débit annuel et, en été, lorsque l'eau est particulièrement demandée par les agriculteurs, 50% du débit, a souligné M. Donzier.

De plus, les montagnes, zones de risques naturels et d'intense érosion, avec un relief accidenté et une végétation fragile, apparaissent particulièrement vulnérables à toute modification du climat.

Parallèlement, l'avenir du tourisme hivernal avec la pratique du ski, pourrait être compromis en moyenne montagne.

Les stations de ski ont déjà investi massivement dans des équipements de production de neige artificielle (46 millions d'euros en France en 2002) pour remédier à la diminution de l'enneigement.

Selon une étude de l'Agence de l'eau, la consommation en eau des 119 stations de sport d'hiver du bassin Rhône-Alpes, Méditerranée et Corse, pour fabriquer de la neige artifielle, a atteint 10 millions de m3 au cours de la saison 1999-2000, soit l'équivalent de la consommation annuelle d'une ville de 170.000 habitants.

Comment concilier dans ces conditions le développement des canons à neige avec les besoins en eau potable des touristes qui sont au plus haut dans la saison d'hiver avec la multiplication par dix des populations des communes concernées?

"L'Arc alpin et les autres massifs touristiques connaissent des problèmes de pollution principalement dus à leur forte fréquentation de masse et à la concentration des touristes dans les stations et sur de courtes périodes", s'alarme l'Office international de l'eau, soulignant que 15% des stations rejettent encore leurs eaux usées sans traitement.

"Il n'est pas pensable que les populations des montagnes soient les seules à supporter le coût de la protection de la ressource en eau", a estimé de son côté le sénateur Jean-Paul Amoudry (UDF, Haute-Savoie).

Ce congrès de Mégève accueillera un colloque scientifique et technique sur "la gestion intégrée des hauts bassins versants", la "Rencontre des élus de montagne" qui débattront de leurs responsabilités dans la gestion de l'eau et la conférence européenne "Euro-Riob 2006" pour une meilleure application de la Directive-cadre européenne sur "le bon état écologique des eaux".

La Russie demande à la Chine de l'eau d'Amour plus pure





VLADIVOSTOK (AFP) - La Russie et la Chine doivent rendre l'Amour plus pur, a déclaré lundi le gouverneur de la région de Khabarovsk, Viktor Ichaev, déplorant la forte pollution du grand fleuve que les deux pays se partagent en Extrême-Orient.
"La partie chinoise devrait faire en sorte que l'eau de l'Amour corresponde aux normes", a-t-il dit en rencontrant son homologue de la province chinoise de Heilongjiang, M. Zhang Zuoji.

La présence de bacilles intestinaux a récemment quintuplé et celle de virus a doublé, a dit le gouverneur, tandis que sa teneur en phénol se situe entre 2 fois et 7 fois le niveau maximal autorisé et celle en métaux lourds, 4 fois la norme.

Des substances nuisibles pour la santé ont été identifiées dans les poissons pêchés dans l'Amour et leur consommation a été interdite aux populations autochtones. Les baignades ont également été interdites dans la partie russe du fleuve.

Selon les experts russes, jusqu'à 80% des pollutions sont imputables à la Chine. Des centaines d'entreprises rejettent dans les confluents de l'Amour leurs déchets mal filtrés.

De son côté, M. Zhang a rappelé d'importants crédits alloués par Pékin à l'amélioration de la situation écologique de l'Amour, à la suite notamment de la pollution au benzène survenue après une explosion dans une usine pétrochimique chinoise.

La Russie et la Chine avaient alors instauré un système conjoint de surveillance de la qualité de l'eau du fleuve.

Sécheresse: le Var et les Alpes-de-Haute-Provence en alerte

ÉTAT D'ALERTE DANS LE VAR ET LES ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE EN RAISON DE LA SÉCHERESSE


MARSEILLE (Reuters) - L'état d'alerte a été décrété dans les départements du Var et des Alpes-de-Haute-Provence en raison de la sécheresse.

Selon les préfectures des deux départements, des mesures de restriction de la consommation d'eau ont été prises pour les particuliers et les professionnels.

L'arrosage diurne des pelouses, des espaces sportifs ou des golfs a été proscrit. L'eau des fontaines publiques est coupée et le remplissage des piscines soumis à autorisation municipale.

"Les mesures de limitations s'appliquent à tous les usagers quelle que soit l'origine de l'eau", a-t-on précisé de même source.

Dans certaines zones, les prélèvements en eau, notamment pour l'irrigation agricole, devront cet été être inférieurs de 20% au débit autorisé en 2005.

Dans le Sud-Est, l'état de sécheresse est en moyenne en avance d'une semaine sur 2003, année de référence en raison de la canicule meurtrière qui a frappé la France.