GP de F1 des Etats-Unis: la FIA et les marchés réagissent à la décision de Michelin
Michelin, en conseillant à sept écuries de Formule 1 de renoncer à courir le Grand Prix des Etats-Unis, dimanche à Indianapolis, a provoqué une réaction ferme de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), mais n'enregistrait lundi qu'une baisse modérée de son titre.L'événement
Les sept écuries concernées, Toyota, Renault, McLaren-Mercedes, Williams-BMW, BAR-Honda, Sauber-Petronas, Red Bull-Cosworth, sont convoquées pour une audience devant le Conseil mondial de la FIA le 29 juin à Paris.
Michelin, numéro un mondial du secteur avec environ 20 % du marché, a décelé une faiblesse dans le pneumatique qu'il fournissait à ses écuries clientes. Après avoir tenté de faire venir de nouveaux pneus, refusés par les autorités car les délais d'homologation avaient expiré, puis demandé sans succès l'installation d'une chicane afin de réduire la vitesse des véhicules pour ménager les pneumatiques, la marque au bibendum a retiré ses pneus.
La FIA a très vite réagi lundi en rappelant le règlement de la Formule 1.
"La Formule 1 est une compétition sportive. Elle doit être régie par des règles strictes. Celles-ci ne peuvent pas être renégociées chaque fois qu'un concurrent se présente à une course avec un équipement défaillant", écrivait l'instance suprême du sport automobile dans un communiqué.
La Fédération affirmait également que, dans une correspondance adressée aux écuries et aux deux fabricants de pneumatiques (Michelin et Bridgestone), le 1er juin dernier, elle rappelait que "les pneus doivent être fabriqués pour être fiables en toutes circonstances, incluant les temps de neutralisation derrière la voiture de sécurité, les sorties de piste, les passages sur les ralentisseurs, les contacts avec d'autres voitures et la présence de débris sur la piste".
Le titre Michelin a fini en baisse lundi à la Bourse de Paris, mais les analystes ont relativisé les craintes sur de possibles problèmes de sécurité sur les pneumatiques du groupe au lendemain du Grand Prix des Etats-Unis.
Le titre a par ailleurs été affecté par des informations de presse faisant état de deux paiements d'urgence réalisés par le groupe pour tenter de combler un trou de 286 millions de livres sterling (427,3 M EUR) dans son programme de fonds de pension britannique.
L'action a perdu 1,07% à 50,95 euros après avoir accusé un recul de 2,50% dans les premiers échanges. Le CAC 40 a cédé 0,65% à 4.193,40 points.
"Ce problème peut jeter une ombre sur le titre à court terme mais Michelin s'est montré très prudent et les écuries ont suivi les conseils du groupe en masse", soulignait un second analyste.
Pour les responsables de l'entreprise, Michelin "n'était pas en faute".
Ainsi, le directeur adjoint chargé de la compétition du groupe, Frédéric Henry-Biabaud, a estimé que "Michelin aurait été en faute s'il avait fait courir. Et est-ce que vous pouvez vous imaginer ce qu'il se serait passé si, ayant vu cette défaillance vendredi soir, nous avions décidé de faire courir ce pneumatique et qu'il y avait eu un problème?".
"Je préfère, pour l'entreprise, que nous soyons dans cette position aujourd'hui que dans la position qui aurait suivi celle d'un accident", a déclaré M. Henry-Biabaud.
Le concurrent de Michelin sur les circuits de F1, le Japonais Bridgestone, qui a connu quelques problèmes en début de saison, restait prudent sur l'impact de la décision de Michelin.
"Nous devons rester prudents" car "il est beaucoup trop tôt pour dire" quelles pourraient être les conséquences des problèmes de Michelin, a déclaré une porte-parole de Bridgestone à Londres.
Source AFP