Les villes d'Europe commencent à sentir le réchauffement climatique
Agence France-Presse
Genève
Les températures estivales ont augmenté fortement dans la plupart des villes d'Europe occidentale depuis 30 ans, a indiqué jeudi à Genève le Fonds mondial de la nature (WWF), y voyant une illustration de l'accélération du changement climatique.
Entre 2000 et 2004, la température moyenne de 13 des 16 villes mises sous observation était supérieure d'au moins 1 degré Celsius à celles observée entre 1970-1975, rapporte le WWF, dont l'étude porte sur 15 villes de l'UE avant l'élargissement et Varsovie.
La plus forte hausse a été enregistrée à Madrid (+ 2,2 degrés Celsius), où la température moyenne en été atteint désormais 23,7 degrés.
À Londres, la température moyenne est désormais de 22,5 %, contre 20,5 degrés il y a 30 ans.
Dublin et Copenhague ont enregistré les hausses les plus faibles, avec seulement + 0,7 et + 0,2 degré.
La température moyenne en Europe a augmenté de 0,8 degré au cours du siècle écoulé, selon le groupe intergouvernemental de l'Onu sur les changements climatiques.
Ce groupe de scientifiques prévoit que les températures moyennes du vieux continent devraient augmenter de 0,1 à 0,4 degré tous les dix ans, avec des vagues de chaleur en été de plus en plus intenses et fréquentes.
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Selon le WWF, la «pollution» liée au secteur de l'énergie est la principale cause du réchauffement climatique.
«Les villes reflètent cette tendance», a expliqué Imogen Zethoven du WWF. «Les températures montent de plus en plus l'été, et c'est dû surtout au secteur de l'énergie».
Cette étude du WWF fait partie de la campagne lancée par l'organisation pour amener les gouvernements à remplacer des centrales «vieilles et sales» et à produire de l'énergie à partir de sources moins émettrices de gaz à effet de serre, comme l'hydro-électricité, le vent, ou le gaz naturel.
Le WWF souligne ainsi que les centrales électriques sont responsables de 39% des émissions de gaz carbonique.
Selon Martin Beniston, un expert en climatologie de l'université de Fribourg, en Suisse, l'étude «montre que quelque chose est en train de se passer, et que l'environnement urbain est plus réactif».
«Nous savons à présent que les villes sont des «îles de chaleur», par rapport à d'autres environnements non-citadins», estime-t-il.
Selon M. Beniston, à la campagne, l'évaporation des zones plantées aide à rafraîchir l'atmosphère.
Le réchauffement climatique, appelé aussi «effet de serre», est causé par les émissions de gaz à effet de serre, en particulier de gaz carbonique, provoquées notamment par la combustion de pétrole, de gaz ou de charbon.